Haïti-Justice: Vers une enquête approfondie sur la mort du professeur Dorval

Haïti-Crime-Organisé: Au nom de l’insécurité, l’homicide est devenu monnaie courante dans la société haïtienne. On n’était pas loin de la mort du PDG de Piyay Market, quand très tard dans la nuit du vendredi 28 Août dernier, des images circulant comme des vents de tempête sur les réseaux sociaux confirmant la mort du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince. Bien habillé avec les portes de sa voiture ouvertes juste devant sa maison, maître Monferrier Dorval était allongé sur le sol avec son corps troué de balles, se baignant dans son propre sang. Le pays est, depuis lors en deuil, et terrifié par l’évolution des choses. Compte tenu des faits misent en évidence, la justice haïtienne ne manque pas de pistes. Mais on ne peut pas s’offrir le luxe d’espérer que les coupables soient poursuivis.

De sources sûres, maître Dorval est mort le jour même où il a annoncé le démantèlement de la constitution mise en place par le gouvernement, parce que cette constitution ne doit faire profiter celui qui l’a publié. Ensuite, il y a les indices prouvant des actes prémédités de la mort du bâtonnier, comme la coupure de l’électricité (blackout) quelques minutes avant qu’il soit criblé de balles. Sans compter le nom et la réputation de la zone, à pèlerin 5, dans le lieu où réside le président Jovenel Moïse. Un espace pareil est sensé être équipé d’un système de sécurité et des moyens pour contrôler les entrées et sorties des gens. Malheureusement ce soir là, le backup de sécurité était absent, et pourquoi ça ? Il faut souligner ensuite les tirs des feux d’artifices au moment même des coups de feu, cammouflant les bruits de cartouches.

Il est vraiment douteux de croire que l’un des avocats de Dimitri Vorbe, le propriétaire de Sogener, en conflit récent avec l’État haïtien, soit mort exactement un jour après sa remise en liberté sous caution aux États-Unis. Les pistes non loin brouillantes ne semblent pas être innocentes et inexploitables comme notre naïveté devrait nous le laisser croire. La mort du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, profite à la concurrence de l’ordre des avocats, une piste qui ne devrait rester inexploitée. Tout concorde au meurtre avec préméditation. Rendre justice à Dorval, c’est redonner goût à l’envie de vivre aux jeunes intellectuels du pays qui n’aspirent qu’à fuir. Si la justice ne veut pas laisser l’enquête se poursuivre elle-même, l’assassinat du professeur de Méthodologie II et de Droit constitutionnel respectivement à la Faculté des sciences Humaines et à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques ne devrait rester impuni. Que l’État prenne ses responsabilités parce qu’entre soupçons et pistes, les informations retenues sont des faits.

Ruth Joseph