Jovenel et ses 3000 gourdes :  Des familles haïtiennes gardent encore l’espoir

Afin d’assurer la survie des familles les plus démunies durant  la période de confinement face au Coronavirus, le président haïtien les a promis de l’argent cash. Depuis plusieurs mois, l’espoir de cette promesse ne cesse d’attirer l’attention des couches les plus nécessiteuses de la population. Avec la Digicel via son service de moncash, une somme de 3000 gourdes devrait être transmise sur les téléphones de plusieurs  centaines de familles haïtiennes, pour améliorer leurs conditions de vie pendant ce pénible moment.

Par contre, cet espoir perd toute sa raison d’être quand la compagnie de téléphone Rouge et Blanc a affirmé qu’il ne suffit pas d’utiliser le service moncash pour obtenir la somme promise par l’exécutif. Les responsables de la Digicel, ont expliqué que la liste des bénéficiaires leur a été envoyée directement par le gouvernement. Chaque semaine, une liste de quelques centaines de personnes est soumise à ladite compagnie, pour les transférer un montant de 3075 gourdes avec taxes incluses. Malheureusement dans cette liste, les noms de ceux qui en ont le plus besoin n’y sont pas figurés.

Marie-Anne, une mère de trois enfants demeurant à Léogane n’a pas eu l’intention de continuer d’attendre. “Nous n’aurons rien, d’ailleurs nous ne sommes pas amis du président”, cria t-elle avec mépris et désespoir. “Je n’ai jamais cru à ses bonne paroles de grâce et de bonnes intentions, ce n’est qu’un menteur cet homme”, a-t-elle plaint en voyant les jours passés sans savoir comment faire pour envoyer ses enfants à l’école dans les semaines qui viennent. Des milliers de mères, regardant leurs enfants mourir de faim ont espéré que pour une fois, cette promesse se tienne. Marie-Anne n’est pas la seule à  se plaindre de cette situation. 

Comme une lumière à l’aube d’un noir épais , la promesse des 3000 gourdes a éclairé l’âme haïtienne. “Cela ne gêne pas le président de reprendre toutes les activités du pays sans nous donner les trois milles gourdes qu’il a nous promis, à lamenté le mari de la dame. Et d’un coup, tout se perd, cette lumière s’est éteinte au fond de la plus épaisse des ténèbres. Fatiguée des promesses non tenues, la population haïtienne découragée et en colère, continuer d’exiger des redditions de compte sur les fonds dilapidés de l’État.

Ruth JOSEPH