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Friday, March 29, 2024

Haiti Histoire- Haïti la situation chaotique des origines à nos jours (1ère partie) Situation chaotique avant l’indépendance par Adyjeangardy

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La situation chaotique actuelle d’Haïti rappelle d’autres périodes troubles de l’histoire nationale et il importe d’en souligner les empreintes sur la base du fait que le peuple haïtien, en dépit de l’esclavage et de la misère ne tolère aucune forme d’oppression, toujours prêt à se révolter au moindre mouvement de dictature. Une série de trois textes, dont le premier met exergue la situation chaotique avant l’indépendance.


La première situation chaotique précède l’indépendance d’Haïti et concerne le soulèvement des masses populaires contre la politique esclavagiste de Napoléon Bonaparte. Ceci englobe la chute de Toussaint Louverture qui débute en janvier 1802 qui se termine cinq mois plus tard soit le 6 mai 1802 après une série de manifestations , de batailles rangées , d’incendies de villes, des routes coupées , la tragédie de la Crête à Pierrot au cours de laquelle le successeur de Toussaint, le général Leclerc fut blessé suivi de la sortie héroïque de Lamartinière et de Magny , ce qui conduisit plus tard à des négociations politiques et la déportation par traitrise du premier chef d’Etat haïtien vers la France où il fut torturé, puis tué de privations le 7 Avril 1803.


Cette période se poursuit dans le blocage et la guerre contre Napoléon Bonaparte jusqu’à l’indépendance du 1er Janvier 1804.
Les flambeaux de révolte de 1804 à 1844
La situation chaotique s’empare du pays dès le 22 Septembre 1804 avec la nomination de Jean Jacques Dessalines au titre d’Empereur exigeant que les gens se mettent à genoux pour le saluer, suivie de sa décision de revérifier les titres de propriété des fermiers surtout dans un Sud en colère.
Les manifestations se multiplient et en dépit des négociations politiques impliquant les généraux Alexandre Pétion et Etienne Elie Gérin le soulèvement devient général.


Le 17 Octobre 1806 après deux ans de révoltes Dessalines est blessé au pont rouge puis tué au presbytère de l’ancienne cathédrale de Port-au-Prince avant que ses morceaux découpés soient jetés sur la place du gouvernement et près de Charlotin Marcadieu au Pont Rouge où la jeune Denise Bazile alias Défilé la folle ramasse les restes mutilées de l’empereur, son crane défoncé par un coup de marteau et enfin récupère une des jambes emportées à Drouillard qu’elle expédie à Marchand Dessalines, près de la Première Dame qu’elle fit enterrer dans les montagnes du Cahos tandis que Défilé enfouissait les autres dépouilles au cimetière de Sainte Anne.


Devenu président en décembre 1806 puis roi au Cap-Haïtien en Juin 1811, Henry Christophe qui y instaure une dictature violente, souffre du chaos dans sa monarchie dès le 15 Aout 1820 après sa crise d’apoplexie et la révolte du colonel Praslin.
Après cinq mois de manifestations diverses, la perte de l’Artibonite et de nombreuses mutineries, le roi Christophe finit par tenir son arme en tremblant le 8 Octobre 1820 et se faire aider par son fils Ferdinand Christophe qui pressa sur la gâchette provoquant la mort du roi puis des funérailles secrètes à la citadelle.


Le successeur de Pétion et de Christophe, le brillant président, Jean Pierre Boyer qui passe 25 ans au pouvoir dans la tranquillité après avoir unifié toute l’île sous sa domination, ne connait des manifestations contre lui qu’après le tremblement de terre du 7 Mai 1842.
Ceci dure 10 mois jusqu’ à sa chute en février 1843, entrecoupée de pillages dans le Nord et de désordres dont la destitution du chef de l’Etat, forçant le président Boyer toujours en poste de se démettre et de partir pour l’exil vers France ou il mourut le 9 Juillet 1850 à 75 ans en laissant un million de dollars dans les caisses de l’Etat.


Rivière Hérard qui remplace Boyer ne tient aucune promesse et finit par exacerber la paysannerie qui place Jean Jacques Acaau à sa tête provoquant des mutineries dans tout le pays, la révolte dans l’Est dominicain un an après son arrivée au pouvoir, soit le 22 février 1844, et la formation en Haïti du mouvement dénommé Piquets qui exige la déchéance du pouvoir, l’arrivée d’un noir à la présidence et de nouvelles négociations politiques obtenant le départ de Rivière Hérard le 3 Mai 1844 après 4 mois de manifestations hostiles.


A partir de Philippe Guerrier, le pays se calma, tout rentra dans l’ordre et sans soulever personne, il dirigea sans Constitution, sans députés, sans sénateurs, établit sa capitale à Saint Marc ou il mourut tranquillement de vieillesse le 15 Avril 1845, occasionnant un an de deuil national.
Les blocages de 1845 à 1870 Guerrier remplacé par un beau frère du roi Christophe, le général Jean-Baptiste Pierrot établit sa capitale au Cap-Haïtien en novembre 1845 et vit reprendre les révoltes dès la naissance de multiples gangs à travers le territoire et la proclamation de l’indépendance dominicaine.


Après cinq mois de blocages et de manifestations populaires, le président Jean-Baptiste Pierrot qui refusait de partir fut démis de ses fonctions par de nombreux leaders le 1er mars 1846 et quitta le pouvoir au profit d’un pasteur protestant, le wesleyen Jean Baptiste Riché.
En pasteur protestant, il combattit le vodou et l’église catholique tout en luttant énergiquement contre Acaau qui finit par se suicider tandis que le banditisme régnait en maitre jusqu’à a l’empoisonnement présumé du président Riché le 28 février 1847 durant une tournée au Cap-Haitien.
Son chef de la garde présidentielle Faustin Soulouque assura sa succession. Il conserva les ministres de Riché mais la plupart des chefs de gangs furent pourchassés, certains arrêtés après de rudes batailles et noyés sans autre forme de procès, avec des pierres au cou.


Auguste Similien le chef des Zenglens se donna pour mission de pacifier le pays, de rouvrir les routes à la circulation, de débarrasser le pays des chefs de gangs et d’en finir avec le chaos ceux qui tuaient par l’épée périssaient par l’épée et ceux qui tuent d’une balle recevaient une balle au même endroit.
Devenu Empereur le 25 aout 1849, Soulouque dut faire face à des manifestations hostiles qui durèrent quatre ans de 1855 à 1858 d’abord en territoire dominicain puis en Haïti en décembre 1858.
Suite au soulèvement de Geffrard et de Aimé Legros aux Gonaïves, les négociations avec le corps diplomatique se révélèrent difficiles mais finalement face au chaos et l’assassinat de Similien par le beau-fils de l’Empereur, Faustin 1er finit par quitter le pays le 15 Janvier 1859.
Le président Nicolas Geffrard assura une transition tranquille jusqu’en 1862, suite à l’appel au mécontentement de Leon Legros, de Victorin Chevalier, de Nissage Saget, aux manifestations lancées par les tirailleurs de la Garde présidentielle qui firent feu sur les appartements du président, suivi de coups de feu dans toute la capitale, de pillages et de « déchoucage » des magasins, sans oublier des manifestations armées du Nord avec Sylvain Salnave et des grèves sauvages.


Geffrard refusait de partir. Et, pendant sept ans le pays resta ingouvernable, les bureaux de l’Etat demeuraient fermés presque quotidiennement, avec deux jours de ravitaillement par semaine dont les dates de marché jusqu’à la démission forcée de Geffrard, attaqué pour corruption au profit de sa femme et d’une multitude de violences sur l’opposition : Geffrard dans la tourmente et sous pression des ambassades, finit par quitter le pays le 13 mars 1867 permettant aux activités de reprendre.


Sylvain Salnave, le successeur de Geffrard ramena la paix au pays et put jouir d’une popularité extraordinaire. Toutefois au pouvoir, il ordonna très vite de fusiller tous les opposants de son régime. Les manifestations reprirent forme surtout qu’il se fit nommer Président à vie et pendant un an de 1868 à 1869 la situation politique bloqua tous les voyages et la vie sociale entrainant une guerre civile horrible.


Entre les Cacos en guerre contre les piquets, trois républiques, des trahisons et l’explosion du Palais le 19 décembre 1869 l’exécution de Salnave arriva le 19 janvier 1870 dans une atmosphère de feux croisés entre des milliers de partisans qui furent plus tard massacrés par des opposants bien organisés diriges par Boisrond Canal.

A suivre …

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