La crise resta marquée par l’insécurité domestique dans le pays durant un an : jusqu’au 22 septembre 1957, date d’arrivée au pouvoir d’un ancien ministre de Dumarsais Estimé, le Dr François Duvalier , le pays restait instable.
Papa Doc fonda les VSN pour assurer la tranquillité et la stabilité mais ces volontaires de la sécurité nationale se transformèrent en tontons macoutes odieux, qui se révélèrent des tortionnaires de noirs et de mulâtres, provoquant de multiples tentatives d’invasions, des massacres et hécatombes et une série de blocages qui ne recommencèrent que sous la dictature de son fils Jean-Claude Duvalier en 1984.
La situation se détériora en Haïti à partir de novembre 1985, avec la mort des trois écoliers aux Gonaïves et des efforts de l’opposition démocratique de renverser la dictature : après quatre longs mois, finalement le 7 février 1986 sous haute pression populaire et avec l’appui du président américain Ronald Reagan, le pouvoir finit par s’effondrer.
Le Conseil national de Gouvernement (CNG) qui remplaça les Duvalier connut peu d’accalmies. Poursuivi par une population qui lui demanda pendant un an d’arracher son manioc ou de quitter le pouvoir. Il parvient à organiser deux ans plus tard des élections présidentielles contestées qui finirent dans le sang avec le massacre d’électeurs, l’arrivée au pouvoir du professeur Leslie Manigat également contesté et renversé trois mois après par le général Henry Namphy.
Ce dernier se trouva en un jour renversé par le général Prosper Avril et les petits soldats. Ces derniers rejetés par la population en 1990 après deux mois de révolte, se virent conspués après un voyage présidentiel à Taiwan et la torture des prisonniers de la Toussaint, au point de se voir préférer la juge Ertha Pascal Trouillot laquelle organisa les élections présidentielles du 16 décembre 1990.
Le président Jean Bertrand Aristide dans l’euphorie de son élection fit arrêter l’ex-présidente Ertha Trouillot, révoqua le haut état-major de l’Armée et connut une fronde militaire en septembre tandis que son Premier ministre René Préval se trouvait destitué par le Parlement en septembre 1991. La conséquence s’avéra être un embargo de la communauté internationale, qui bloqua le pays tout entier pendant trois ans occasionnant de nombreux morts et des milliers de victimes.
De l’occupation de 1994 à nos jours
En 1994 Aristide revient sous couvert d’une nouvelle occupation mais il fut succédé deux ans plus tard par René Préval qui redevient président pour cinq ans avec une politique d’extrême droite, sans grandes obstructions sociales.
A la fin de son mandat, Préval repassa sans transition le collier à son colistier Jean Bertrand Aristide en 2001 sans que celui-ci puisse terminer à son tour son mandat, vu la remontée d’une nouvelle situation chaotique en 2004 et des manifestations à la chaine.
Le retour de René Préval en 2006 se réalisa sous les drapeaux de la droite et du libéralisme économique débouchant sur de nouveaux blocages suite aux effets du séisme de 2010 et lors des élections de 2011.
Suite aux manifestations et blocages, Préval découvrit son impuissance à faire nommer le candidat de son choix voyant voler les urnes par une Organisation des Etats américains (OEA) qui imposa le choix du chanteur Michel Martelly, en écartant Mirlande Manigat en 2011.
La situation chaotique s’installa à nouveau à la fin du mandat de Martelly qui lâcha son Premier ministre Laurent Lamothe, lui refusa toute décharge et qu’il laissa conspuer pendant deux mois, le remplaçant par Evans Paul, qui ensuite remit après trois mois de manifestations en 2016 le pouvoir au sénateur Jocelerme Privert.
Ce dernier organisa des élections qui vit arriver en 2017 le poulain de Michel Martelly, Jovenel Moïse lequel subit depuis Juillet 2018 une multitude infinie de manifestations exigeant son départ dans un contexte marqué par le retour en force des gangs qui bloquent toute circulation dans les départements, tuent, violent, volent et s’arment librement, et un fond unique de corruption généralisée dénoncée par la nouvelle génération de Petro-challengers.
Adyjeangardy