Haïti-Justice: Les Agissements de Fantom 509 ont-ils contribué à la libération des accusés de Coup d’État du 7 février ?
Accusées de complot contre la sûreté de l’État et de tentative de coup d’État supposée, 15 personnes sur 17 ont retrouvé leur libération vendredi dernier ; après que la Cour d’Appel ait ordonné leur mise en liberté le mercredi 24 mars 2021. Cette décision vient une semaine après que les hommes armés se réclamant de Fantôme 509 et d’autres policiers ont investi certains commissariats de la place pour libérer leurs frères d’armes tout en exigeant la libération des 17 prisonniers politiques incarcérés le 7 février dernier. Les agissements de Fantôme 509, ont-ils pressé la main de la justice moribonde à agir ?
“Policier” pa ka ap bwè prizon epi bandi menm ap fè lalwa ! Tel un credo, les motards qui accompagnaient les policiers à cette insurrection en stade embryonnaire ne cessent de scander cette portion de phrase qui résonne comme un slogan. Comme à Delmas ou Croix-des-Bouquets, le groupe armé qui s’est érigé en justicier face au comportement du haut commandement dans l’assassinat des braves policiers à Village de Dieu, profite pour libérer les leurs qui croupissent en prison pour la plupart injustement.
Partout où ils (Fantôme 509 et motards) passent, ils n’ont jamais cessé d’exiger libération pour les accusés du 7 février, apparemment victimes d’un vaste complot. Contre toute attente, les autorités judiciaires se sont prononcées sur le dossier une semaine seulement qui ont suivi les agissements de Fantôme et compagnon alors que diverses voix de la vie nationale se sont levées pour exiger sans succès ; la mise en liberté de ces pauvres gens.
N’en déplaise aux avocats qui ont bien su faire leur boulot, cette décision laisse présager qu’indépendamment de leur volonté, la main invisible de l’exécutif et pourquoi pas de l’OPC ont guidé celle de la justice haïtienne se déplaçant depuis un certain temps sur chaise roulante.
Directement ou indirectement, les actions de Fantom 509 et autres policiers dans les rues de Port-au-Prince les 16 et 17 mars dernier semblent favoriser la mise en liberté des prétendus comploteurs. Et, une fois de plus, l’État haïtien a montré par son laxisme que la violence est le seul recours pour satisfaire une revendication.
Pour rappel, les deux autres détenus non encore libérés ont contracté quelques soucis administratifs qui devraient être résolus dans l’heure. En attendant la victoire totale de la justice, espérons que ces individus ne seront pas voués aux gémonies.