Le processus de dialogue lancé à la nonciature apostolique et parrainé par la communauté internationale à travers le BUNIH , l’OEA et les autorités catholiques au plus haut niveau, aura été la plus grande farce politique du début de l’année 2020.
Ce processus de dialogue déguisé sous le label inter-haïtien qui sans surprise, s’est soldé sur un cuisant échec, n’a rempli pratiquement aucune condition de crédibilité qui pousserait quelqu’un à le prendre au sérieux.
Allons nous en, sans perdre de temps, aux préparatifs souterrains qui nous ont couvé ce processus taillé sur mesure d’une communauté internationale, en panne de crédibilité depuis quelques temps dans le pays. Depuis quelques temps, le pouvoir Rose nous habitue avec les sorties pour le moins rocambolesques de certains de ses conseillers annonçant des rencontres du président Moïse avec des secteurs vitaux de la société. Mais toujours est il que même les radars les plus sophistiqués au monde, n’ont pu jamais arriver à capter le lieu où les identités des personnages ayant rencontré le président.
A cette phase des débats, deux grandes thèses sont à avancer : soit le président rencontre réellement des personnages ou acteurs de la société et que ces derniers concluraient un accord secret avec le locataire du palais national pour ne pas révéler leur identité ; ou bien le président n’a rencontré personne mais pour essayer de démontrer à l’opinion qu’il existerait encore des gens ou institutions de la société qui lui font encore confiance. Quelque soit le cas de figure envisagé, ces rencontres zombi ne sont qu’une comédie dont l’objectif est de donner l’impression que le processus de dialogue est encore debout.
Entretemps, la communauté internationale qui, depuis la caducité du parlement faisant de Jovenel le seul maître à bord, ne cesse de coincer l’homme banane pour qu’il puisse trouver un accord avec les éléments de la classe politique et la société civile haïtienne. Le temps de faire semblant de négocier est pratiquement fini pour Jovenel Moïse. Sur cette base, la communauté internationale rentre dans le jeu des préparatifs souterrains pour mettre les protagonistes sur une même table de négociation. Partie qui n’a pas été facile pour cette communauté qui elle-même, ne jouit pas bonne presse auprès de la société haïtienne et les acteurs de l’opposition.
Dans cette tentative, elle n’avait pas réussi à mettre l’aile dure de l’opposition dont font partie Pitit Dessalines, Alternative Consensuelle et d’autres acteurs importants, signataires de l’accord de Marriott.
Ainsi, depuis cette phase de préparatifs des assises de la nonciature, l’odeur de l’échec commença à se propager. Et il allait de soi pour tout le monde que tout processus de négociation qui ne réunit autour de la table les vrais protagonistes, n’est que pure démagogie.
Dialogue à la nonciature, un véritable remake d’El Rancho à la Martelly
Une simple radiographie des acteurs présents à la nonciature apostoliques les 30,31 janvier et 1er février écoulés nous permettra de voir qu’ils sont tous ou presque des anciens et nouveaux alliés du pouvoir PHTK.
La fusion de Mache kontre n’a-t-elle pas été à la rescousse du pouvoir Rose, première version, qu’elle a intégré à travers au moins deux ministères ? Maître Victor Benoit, un transfuge de la Fusion, ancien ministre des affaires sociales de Martelly est toujours décrit par l’opinion comme un vrai allié du régime PHTK. Emmanuel Ménard, ancien membre du conseil électoral provisoire et ex Directeur Général de l’ONA sur Martelly, connu certes pour sa rectiligne, mais reste et demeure un allié du pouvoir. Tous ces gens présents à la nonciature, s’il est vrai qu’on ne peut rien leur reprocher en terme d’actions malhonnêtes, cependant, il demeure certain qu’ils sont des anciens ou nouveaux alliés du régime.
Pour les autres acteurs connus, s’ils n’ont pas été liés et dans le passé et dans le présent au régime rose, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils n’ont jamais été dans les rues pour protester contre les exactions du régime rose. C’est le cas d’un Clarens Renois d’UNIR ou de Paul Denis de INIFOS.
Enfin, tout le reste ou presque, ayant paraphé l’accord de KINAM, avec Line Balthazar en tête, ils ne sont que membres d’une même et seule famille politique.
Maintenant , comment peut-on prendre au sérieux un processus de dialogue qu’on fait porter abusivement le nom de dialogue inter haïtien dont les acteurs ne sont que des petits copains, anciens ou nouveaux, issus d’une même famille politique ?
Pense – t- on en ce début de l’année 2020, qu’on peut faire avaler aux enfants du bon Dieu un autre coup d’El Rancho ,avec un autre K-Plim à la primature comme solution à une crise politique aussi profonde ?
Attendons l’autre épisode de ce feuilleton politique de mauvais goût que la communauté internationale nous a préparé à la nonciature apostolique.