Haïti-Politique: Peut-on prendre au sérieux les dernières déclarations de l’Ambassade des Etats-Unis concernant la justice haïtienne ?

Relation Haïti-USA: A la fin du mois de mars, le département d’Etat américain, par le biais du compte Twitter de l’ambassade américaine en Haïti, a exhorté le gouvernement haïtien à protéger la population et à intensifier les efforts pour traduire devant la justice les auteurs du massacre de La Saline, Bel-Air et Grand Ravine. Compte tenu de la persistance des Etats-Unis à supporter ce pouvoir dans le mal, peut-on se fier à ce soi-disant appel visant le respect des droits humains?
Il est évident que les Etats-Unis constituent un allié solide pour le pouvoir en place. Qu’il s’agisse de jeu d’intérêt ou pas, dans de pareille circonstance, le président serait déjà renversé s’il ne rentrait pas dans le plan de la communauté internationale. La dernière situation en date remonte à 2004 avec le coup d’État contre le président Lavalassien Jean Bertrand Aristide.
Avec Monsieur Moïse au pouvoir, on a l’impression de voir le pire de ce qu’on reprochait autrefois au Président Aristide. Malgré ce constat et le ras le bol exprimé par la population, le chef de PHTK deuxième version reste à sa place et, ce malgré les dérives des membres de son administration accusés d’avoir pris part aux différents massacres perpétrés dans des quartiers populaires .
Malheureusement pour la justice haïtienne, si jusque-là elle n’arrive pas à mettre les présumés coupables derrière les barreaux, c’est parce qu’ils sont bien cachés et protégés par l’exécutif. D’ailleurs très récemment, lors d’un « Checkpoint », des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) avaient procédé à l’arrestation de Fednel Monchery, accusé d’être l’un des auteurs intellectuels du massacre de La Saline. Malgré qu’il y eut en sa possession quatre plaques d’immatriculation, la PNH a été contrainte de le relâcher et presser de démentir l’arrestation en question qu’elle avait qualifiée de contrôle de routine.
Alors, comment le département d’état américain peut exiger de traduire les responsables des massacres devant la justice pendant qu ‘ils continuent de supporter aveuglement ce même pouvoir dont les membres ont commis lesdits crimes . Peut-on prendre au sérieux la volonté des Etats-Unis de faire respecter le droit des victimes ?
Si la charité bien ordonnée commence réellement par soi-même, les États-Unis devraient commencer à penser à se désolidariser du régime en place symbole de corruption et de mauvaise gouvernance.