À quelques jours seulement de la célébration de la fête de Noël, la tension monte dans les rues de la capitale. À Croix-des-Bouquets, les riverains s’empressent de rentrer chez eux sous peine d’éviter toute collision avec les hommes du groupe gang 400 marozo qui menacent de gagner les rues du centre-ville de Croix-des-Bouquets.
Dans la journée du samedi 12 décembre 2020, les habitants de la commune de Croix-des-Bouquets ont connu des heures de panique. Ceux qui étaient encore en dehors de leur maison se sont précipités pour rentrer chez eux, au risque de ne plus trouver de tap tap à Gérald Bataille. Ce vent de panique plane sur la commune pour la simple raison que les gangs de 400 marozo (Papaye) aient annoncé leur descente dans la ville.
Pas moins qu’un mois, le président de la république a lancé un appel aux fils et filles d’Haïti vivant à l’extérieur, leur demandant de venir passer les fêtes de fin d’année avec leur famille. Malgré cet appel du chef de l’État, la peur reste encore visible sur le visage des piétons. À Bois Verna ou à l’Avenue Jean Paul II, les rues sont à moitié vides, les automobilistes font la course et la pression est énorme.
La pression des pneus sur un sachet d’eau se trouvant sur la chaussée, suffirait à amorcer la panique. Quand le scénario se produit, les piétons flairent comme un léopard pour chercher à comprendre si réellement ce qu’ils ont entendu c’est bien ce qu’ils redoutaient, à ce moment de la durée le rythme cardiaque s’accélère pour donner place au stress.
Pour la deuxième fois consécutive depuis 2004, les rues de Port-au-Prince ne sont pas bondées de gens alors qu’on se prépare à fêter la Noël. Les autorités, si vraiment ils y en avaient, sont-ils conscients de l’agonie du peuple haïtien qui ne demande pas plus que la quiétude d’esprit pour gagner son pain ?