Haïti en chute libre depuis 1986, serait ce une vengeance?

Depuis 1986 à nos jours la République d’Haïti a connu plusieurs régimes , plusieurs partis politiques et diverses idéologies, mais une seule stratégie économique qui consiste à être volée par ses propres dirigeants. Comme disait le proverbe haïtien “se rat kay kap manje mi kay”. Plus d’une trentaine d’années écoulées, la descente aux enfers est de plus en plus pressante. 

Avec la dictature, beaucoup ont feint de respirer mieux grâce à quelques avantages que ce système les ont fait jouir. Qui ne sont, dirait-on, que des avantages? La défaite de la dictature a précipité le pays vers un mini chaos. D’où les jeunes enfants étaient obligés d’être armés et très dangereux pour assurer leur survie. La multiplication des “rat pa kaka”, passée aux centuples, nous laisse l’héritage des groupes de gangs dans chaque coin de rue de la capitale. Chaque président, chaque gouvernement, chaque élection le même verbe “piller” est conjugué. Nous voilà aux temps PHTK, cette partie de l’histoire haïtienne la plus sanglante et terrible. Il suffit d’être installé à un poste, grâce auquel on a droit au chéquier pour devenir riche en quelques heures.

En 1986, comme disent les vieillards, “C’était le moment où le respect fut au rendez-vous, en premier loge.” Ils n’ont malheureusement pas demandé pourquoi? Quant à exiger la cause de ses malheurs? Malheurs que leurs petits enfants vivent au quotidien, le pays n’a pas un problème de dirigeants, ni un problème de planification mais un problème d’humain. A qui devons nous demander des comptes? En guise de production nationale de valeurs, nous produisons des voleurs, des assassins, des kidnappeurs, des gouvernants sans foi ni loi et sans état d’âme qui ne font que piller. Les caisse de l’État sont toujours vides et les institutions financières ruinées au profit des beaux parleurs ayant de longs doigts, prêts à pénétrer n’importe quelle tirelire commune. Serait ce une vengeance? Mais contre qui? Pendant qu’on cherche à comprendre pourquoi, nous devons nous tenir au fait que chaque jour nous somme un peu plus pauvres.

Ruth JOSEPH