La Banque de la République d’Haïti (BRH) a mené la politique monétaire avec l’objectif de contrer les effets du ralentissement de l’activité économique lié aux chocs engendrés par la crise sociopolitique, pour le premier trimestre de l’exercice fiscal 2019-2020. La note de la politique monétaire de la BRH observe que, vu les difficultés des entreprises par rapport à leurs engagements envers le système financier et la détérioration subséquente du portefeuille des banques et tenant compte de la relative stabilité du marché des changes, la banque centrale a entrepris de desserrer graduellement les conditions monétaires.
Pour ce qui est des interventions sur le marché des changes, compte tenu de la tendance relativement stable de la valeur de la monnaie nationale sur la période, la banque centrale n’a pas procédé à des ventes de devises durant le premier trimestre de l’exercice en cours. En revanche, dans le cadre de ses opérations de gestion au niveau du système de paiement, elle a eu à acquérir 16,25 millions de dollars américains, d’octobre à décembre 2019.
D’un autre côté, en vue de contenir les dépenses de l’État dans les limites des ressources disponibles, le 27 novembre 2019, la banque des banques a signé avec le ministère de l’Economie et des Finances, un nouveau pacte de gouvernance économique et financière. Cette entente devrait permettre de circonscrire les effets de l’augmentation des besoins de financement de l’État découlant de la contre-performance des finances publiques.
Les données disponibles sur le système bancaire au 30 novembre 2019 témoignent d’une stabilité de la structure financière alors qu’une baisse relative de la qualité de l’actif et des ratios de rentabilité est observée. Du côté des emplois, l’actif du système bancaire a diminué de 1,1% par rapport au 30 septembre 2019, à 397,7 milliards de gourdes, reflétant essentiellement l’effet combiné d’une contraction des prêts nets (-5,1%) et des autres placements (- 4,17%).
La note de politique monétaire de la BRH, publiée fin janvier 2020, indique enfin que la baisse du portefeuille de prêts nets est une résultante de la baisse simultanée de 4,59% des prêts en gourdes et de 5,45 % de ceux contractés en dollars américains convertis en gourdes dont l’évolution est tributaire du comportement du taux de change.
D.J.