Conférence Épiscopale d’Haïti, Les Évêques Catholiques suivent le courant et rappellent à Jovenel que la loi est une pour tous.
Comme la Confédération des Églises évangéliques et la Confédération des Barreaux d’Haïti, la Conférence d’Haïti représentée par les Évêques Catholiques, s’est positionnée sur la fin du mandat du président Jovenel Moïse qui fait la Une depuis tantôt 13 mois. Selon la note des Évêques, la loi électorale qui avait mis fin au mandat des élus (Députés, Sénateurs et maires) est aussi applicable pour lui.
La deuxième journée de grève, réussie jusque-là à 80 % sur tout le territoire, a eu des conséquences immédiates sur l’avenir politique du pays. En effet, les Évêques Catholiques se sont positionnés ce mardi 2 février sur la conjoncture actuelle du pays.
Dans leur message, les différents Évêques signataires du document, rappellent la place de l’Église qui est toujours du côté du droit, de la vérité, de la justice et du respect de la vie et de la dignité humaine. À côté de ces valeurs qui constituent la position de ces religieux, ils ont aussi fait deux constats :
1- Le Président de la République a appliqué la loi électorale et la constitution pour les députés, les sénateurs et les maires au cours des années précédentes. Il a ainsi affirmé l’unité de la loi pour tous les élus, y compris pour lui-même, proclamant ainsi que la loi est une pour tous. Il nous semble que tout le monde soit d’accord sur le principe que personne n’est au-dessus de la loi et de la constitution dans le pays. Ce premier constat fait, aucune littérature et aucun justificatif juridique ne sont nécessaires. Tout le monde veut qu’Haïti soit un État de droit.
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Le pays est au bord de l’explosion; le quotidien du peuple, c’est la mort, les assassinats, l’impunité, l’insécurité. Le mécontentement est partout, dans presque tous les domaines. Beaucoup de sujets fâchent, comme : la manière d’établir un Conseil Électoral Provisoire, la manière de rédiger une autre constitution, etc. Donc ce ne sont pas uniquement les ravages du kidnapping qui rendent le pays totalement invivable. Devons-nous accepter ou tolérer cela ?
Au regard de ces deux constats, les Évêques optent pour un consensus qu’il faut construire par le dialogue social et institutionnel pour éviter la catastrophe. Pour éviter cette catastrophe prévisionnelle, Monsieur Moïse serait-il prêt à sortir de son monde à part pour trouver une issue avec élégance ? ou du moins Haïti peut se jeter dans le fond de l’abîme puisque le président et ses conseillers n’ont rien à perdre ? Si effectivement ils n’ont rien à perdre !